Toi qui as établi le premier crayon généalogique de notre famille, tu étais loin d'imaginer qu'il constituerait la première "prise de vue" du film de nos ancêtres. En 1995, j'ai donc repris la caméra de la vie pour réaliser et développer mon film sur nos aïeux Dassonville. Mon objectif s'est déplacé de moulins en moulins, des plaines de l'Artois au Courtraisis, du Hainaut au Namurois. Il est monté des caves aux greniers poussiéreux, a interrogé parchemins et pierres, scruté actes paroissiaux et manuscrits, pour leur arracher quelques témoignages des générations passées. Ce film, n'est pas à "grand spectacle", il n'est qu'une merveilleuse "saga" dont le tournage sera éternel. Inachevé dans le "passé", complété dans le "présent" il sera poursuivi dans "l'avenir" par les descendants des générations qui en forment les épisodes.
Les acteurs ne sont point des "vedettes", mais leurs faits et gestes quotidiens, souvent héroïques, toujours au diapason de leur amour pour "la chair de leur chair", valent bien les mièvreries ou les pitreries de certaines étoiles d'Hollywood. La bande semble "muette" et pourtant elle "parle" : elle affirme la continuité de la race, dit quels furent ses "heurs et malheurs", proclame la tradition familiale. Elle rappelle aux générations actuelles qu'elles ont un devoir; celui de ne pas laisser s'éteindre le flambeau transmis par nos nombreux ascendants.
Le temps que j'ai consacré à la "production" de ce film, n'est qu'une infime partie de la dette de reconnaissance que nous avons contractée envers les auteurs de nos jours.
Puisse ce "documentaire" contribuer à faire revivre parmi notre parenté et au-delà un "esprit de famille". Cet esprit de famille qui malheureusement se meurt. "Autrefois, on disait : Noblesse oblige, nous disons que l'histoire de la famille nous oblige plus étroitement que ne le ferait une couronne comtale" (C Arnaud - Histoire d'une famille provençale).
A mon sens, une généalogie ne doit pas être uniquement une simple suite de noms et de dates. J'ai donc essayé de l'enrichir de récits, de photos et de multiples documents susceptibles de connaître les traditions de nos ancêtres et de reconstituer avec un peu de précision le cadre dans lequel ils ont vécu, aimé et souffert.
Par un souci de perfection, j'aurais voulu prolonger le tournage de ce film et en fignoler le développement, mais le meilleur est souvent lennemi du bien. Il nest pas rare quune documentation précieuse, recueillie pendant de nombreuses années par les chercheurs, soit détruite peu après leur décès" comme vieux papiers sans valeur ". Même si la pellicule n'est plus inflammable comme elle l'était du temps de ton père, elle n'est pas à l'abri d'une éventuelle destruction.
Je décide donc, de projeter mon film, sans plus tarder dans son état actuel, pour quil ne soit perdu à jamais.
Qu'il entre dans le patrimoine de notre famille et qu'il soit transmis comme un des souvenirs les plus précieux de génération en génération.
Mais ... comme dans toutes les sagas, il y a une suite .... Quand la vie m'enlèvera la caméra, je la lèguerai à mon fils Nicolas, à mes futurs petits-enfants, à tous mes neveux et nièces dans l'espoir qu'ils continuent cette belle histoire de notre famille.
C'est donc à toi Papa et à nos chers disparus que je dédie le film de nos ancêtres.
Tu viens de nous quitter ce 22 juillet 2003 Je t'aimerai toujours Papa
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