A mon sens, une généalogie de doit
pas être uniquement une simple suite de noms et de
dates. Elle doit reprendre de petites anecdotes
familiales qui se transmettront de générations en
générations. Elle doit senrichir de multiples
documents susceptibles de reconstituer et de
préciser le cadre dans lequel ont vécu nos
ancêtres, par exemple de connaître leurs traditions.
Cest ce que jai essayé dexprimer
à travers cette généalogie.
Toute famille devrait avoir la
curiosité de son origine. Cest une curiosité
naturelle et respectable. Sans elle, le culte de la
famille est impossible.
Songez que si vous témoignez intérêt
et respect aux disparus dont vous êtes issus, vous
serez en droit den attendre autant de vos
descendants.
L'héritage est un devoir avant d'être
un droit. La lignée est ancienne, le sillon droit
tracé, à nous de continuer les traditions de foi, d'honneur,
de travail, que nous ont transmises nos parents. (Louis
Dassonville SJ)
La famille, cest une association
sur le même sol des vivants avec les morts et ceux
qui naîtront. L'homme est un anneau d'une chaîne
qui se déroule dans le temps, qui vient de Dieu et
retourne à Dieu.
Croyant, l'homme sait que cette vie
passagère a des perspectives infinies, éternelles,
mais il sait aussi que, relié par la race au passé
et à l'avenir, il ne périra pas tout entier ici-bas.
Le souvenir de ses actes comme les traits de son
visage apparaîtront sur de jeunes figures, non
omnis moriar. Le flambeau allumé qu'il a
transmis sera passé à d'autres qui continueront les
traditions familiales, sur la terre de leurs pères,
la patrie, comme le chante Ch. de Pomarols. (Après
la mort du Père)
On vit par profession, une profession
souvent héréditaire, transmise dune
génération à lautre avec outils et savoir-faire
et dans laquelle on se marie.
Malheureusement, lesprit de
famille se meurt et les souvenirs se perdent.
Demandez à quelquun pris au hasard, la date de
naissance de son grand-père, la date de mariage de
ses parents, la ville ou la région doù
provient son grand-père paternel. « Que nous
importe ! ... » vous répondra-t-on. Ce sont
des morts et moi je vis avec les vivants !... »,
sans aucun doute, mais vous êtes le légataire de
ces disparus qui vous ont laissé bien autre chose
que votre nom et dont le nombre va doublant,
quadruplant, octuplant à mesure que vous remontez le
siècle qui vous précède. Vous êtes lhéritier
au double sens physique et physiologique, de ces
individualités dont vous ignorez tout.
Fouiller le passé, quoi de plus
passionnant !
Lhistoire de la vie quotidienne
de nos ancêtres a pour cadre un monde disparu,
parfois bien étranger au nôtre. Il nous dépayse et
nous fait rêver. Ce monde est cependant proche de
nous, même si nos mémoires commencent à loublier.
« Tout homme qui meurt, est une
bibliothèque qui brûle ».
De fait, notre mémoire est souvent
courte. Quels souvenirs reste-t-il, aux descendants
des assaillants de la Bastille ou des hussards de la
Berezina ? Bien peu, pour ne pas dire rien : rien,
comme pour les paysans de la Guerre de Cent Ans. (Jean-Louis
Beaucarnot)
On se rend finalement compte, que seuls,
les faits nés de circonstances tragiques marquent
aujourdhui les tréfonds des mémoires
contemporaines. Très rarement, quelques souvenirs
remontent à une histoire dancêtre cachant des
prêtres réfractaires pendant la Terreur. Mais
encore, mêlent-elles souvent souvenirs personnels et
lectures historiques.
Les seuls vrais souvenirs anciens
vivant dans les mémoires de nos doyens, semblent
être les récits de leurs propres grands-parents,
marqués de souvenirs denfance amusants ou
tragiques quils racontent à leurs petits
enfants.
Pour ce qui est de la vie au quotidien,
la mémoire oublie ....
Heureusement, les généalogistes et
historiens amateurs sont là et se lancent de plus en
plus nombreux à travers les archives de lEtat-Civil
et des paroisses, à travers les riches minutes
notariales, pour des recherches dépassant bien
souvent le cadre exigu de larbre généalogique.
Le généalogiste a souvent une image
de collectionneur poussiéreux, mais peu à peu au
fil de ses recherches et du dépouillement des
documents, lhistoire vraie de nos ancêtres se
dessine, on les voit travailler, on les imagine aimer,
souffrir, en un mot vivre à la mode de leur époque.
Regardons-les, écoutons-les, imaginons-les,
ils sont nos ancêtres.